Si l’actualité du football ravive en moi très souvent des émotions passionnelles, elle me laisse aussi très dubitatif , voire inquiet, quand j’entends ou lis certains faits, comme celui -ci , qui m’interpelle : 'Un Directeur Technique Sportif peut-il vraiment endosser le maillot de Président de Club '.
C’est le cas, avec la récente nomination de Pablo Longéria à l’Olympique de Marseille, qui devient ainsi le patron du club avec toutes les responsabilités qui existent, après des années comme Directeur sportif. Un parcours pas si unique que cela, aussi pour Olivier Létang, qui, après Directeur Sportif du PSG, Directeur Administratif et Financier de Reims, occupe depuis peu la présidence de Lille ( LOSC) . Damien Comoli qui a le contrôle du Toulouse Football Club (TFC) était auparavant Directeur Sportif à Tottenham, Liverpool, Fenerbahçe, tout comme Oliver Pickeu maintenant à la tête de Caen ….etc…sans oublier Philippe Bana, néo-président de la Fédération Française de Handball , alors qu’il fût Directeur Technique National pendant plusieurs années, comme Dominique Nato qui prend ce rôle suprême à la Fédération Française de Boxe après avoir revêtu pendant des années celui de Directeur Technique National.
Leurs parcours semblent uniques en Europe et m’amènent à soulever des interrogations : 'Des femmes ou des hommes issus du monde sportif étant au poste de celui de Directeur Sportif peuvent-ils à terme prendre le contrôle des clubs et endosser le maillot d’un chef d’entreprise voire, pour certains, de grosses entreprises ?.
On peut se laisser à penser que mettre le 'Sportif ' au cœur de tout répond avant à une logique de communication , reléguant au second plan les problématiques de marketing, commerciales et financières. Même si un club, quelque soit sa taille, est une entreprise, la perception des supporters ou des fans passionnés n’est pas la même ; et placer un tel responsable à la tête change cette vision et contribue à une liaison beaucoup plus forte avec les supporters. Autre donnée incontournable : le Directeur sportif a, par définition, une vision précise de tous les enjeux autour des effectifs, de l’évolution et surtout de la formation, donc une totale liberté de projets sportifs. Peut il ainsi rendre le football aux Footballeurs ?.
Mais si avantages il y a, il en ressort aussi quelques réserves dont une qui est prioritaire, l’absence totale de compétences transversales ?. Un Directeur sportif a-t-il l’habitude de gérer des questions d’exploitation de stade, de sécurité, de finances , de ressources humaines ..etc…?. Un club , c’est un, 2, 3 , 10, des dizaines ou des centaines de salariés avec des questions économiques, financières et sociales. Gérer une entreprise, cela ne s’improvise pas , c’est un métier !!! Est-ce qu’un Directeur Sportif sait le faire ?. Quelle légitimité a-t-il sur des questions marketing, ou budgétaires ?.
A ce jour, un Directeur d’un secteur dans une entreprise classique est-il propulsé en quelques mois à la tête de cette même entreprise ?.
Je reste persuadé que nommer un Directeur sportif au poste de Président reste dans une politique à court terme et qu’’une telle nomination prépare l’arrivée d’un vrai président gestionnaire. Mais si tel n’est pas le cas, il faut que son entourage très proche ait un profil administratif pour l’aider et surtout le conseiller.
Une concentration des pouvoirs n’est plus au gout du jour et ne correspond plus à notre époque. L’orientation des clubs professionnels et amateurs même à une échelle la plus basse est à la spécialisation voire à l’hyperspécialisation des membres du conseil d’administration. Et qu’un seul homme ait toutes les rênes ne répond plus aux problématiques actuelles et future
Paul CRUCHANDEU
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